Laboratoire d'innovation Technologies de l'information Numana : le comité Espace 4.0 publie son premier rapport sur la commercialisation des données spatiales
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Numana : le comité Espace 4.0 publie son premier rapport sur la commercialisation des données spatiales

par Inyulface Lab

Ce 11 mai 2022, le comité Espace 4.0, coordonné par Numana, a rendu public son premier rapport : « Espace 4.0 : Les données spatiales et la commercialisation de leurs applications comme vecteur de développement économique stratégique pour le Québec ». Un sujet qui nous intéresse dans notre démarche d’analyse d’affaires. Car il ouvre des opportunités aux entreprises du secteur spatial mais aussi à d’autres secteurs qui pourraient bénéficier des données spatiales (observation de la Terre, météorologie, télécommunication, etc.) pour répondre aux enjeux d’affaires et aux enjeux de société  (agriculture, lutte contre les changements climatiques, bien-être des populations…).

Le champ d’exploration de l’Espace 4.0

Le terme « Espace 4.0 » fait référence à « l’observation des données spatiales », mais on comprend que le comité ait souhaité se renommer. Il a en effet concentré ses travaux sur la valorisation des données captées par les satellites et les opportunités pour les entreprises et l’écosystème québécois. Ces données ont explosé en volume ces dernières années et le nombre de satellites en augmentation, on parle donc désormais de mégadonnées spatiales.

Pour référence, en 2019 on comptait déjà 2063 satellites opérationnels en orbite autour de la Terre (selon l’association UCS – Union of Concerned Scientists, source FuturaScience). Il y en aurait désormais plus de 2600. Nous vous parlions d’ailleurs dans un précédant article de l’impact en termes de pollution lumineuse.) Dans un rapport Euroconsult cité par Numana, 990 satellites devraient être lancés chaque année d’ici 2028.

Mais le champ de réflexion ne se limite pas pour le Québec aux développement de capteurs et lanceurs spatiaux mais plutôt au potentiel des données générées par les satellites d’observation de la terre et de son orbite. Selon le comité « Espace 4.0 », « c’est la combinaison et le croisement de ces données qui sera le plus porteur de valeur ». Notamment en combinant données terrestres et spatiales pour des « créer des produits météorologiques destinés aux industries maritime et agroalimentaire pour optimiser les itinéraires des navires et adapter l’utilisation des engrais, ou encore des prévisions économiques » (source OCDE, 2019 citée dans le rapport).

Source : Agence Spatial Canadienne

Des modèles d’affaires autour des données

Exploiter les données de surveillance des territoires permet ainsi de mieux gérer les ressources et l’environnement. Il y a donc de nombreux cas d’usage rentables en agriculture, urbanisme, foresterie, pour l’optimisation des routes de navigation des navires commerciaux ou améliorer l’intervention en cas de catastrophes naturelles ( inondations, feux de forêt, etc.).

Parmi les modèles d’affaires pour les fournisseurs de données : disponibilité en temps réel, données visualisables, accès à des bases de données par abonnement mensuel, systèmes d’alerte en fonction de certains paramètres, croisement de données terrestres et spatiales, etc. Le gouvernement du Canada a d’ailleurs accordé un financement à 21 organisations canadiennes pour tirer parti de façon novatrice des données d’observation de la Terre. Plus de détails dans sa « nouvelle stratégie d’observation de la Terre par satellite » présentée le 20 janvier 2022, et en particulier le programme utiliTerre qui vise le développement d’applications concrètes en lien avec l’observation de la Terre.

Le fleuve Saint-Laurent et son estuaire captés de la Station spatiale internationale par Chris Hadfield. (Source : Agence spatiale canadienne/NASA. https://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/quotidien/proteger-nos-etendues-d-eau.asp )

Espace 4.0 : déjà de nombreux fleurons Canadiens et Québécois

  • GHGSat (Siège à Montréal. Une technologie de capteurs et de récolte de données, au service des industries cherchant à réduire leur empreinte carbone. Ils ont reçu 20 millions de dollars du gouvernement canadien pour la mesure encore plus précise des émissions de méthane),
  • Lux Aerobot (Siège à Montréal.  Société de robotique spécialisé dans les ballons d’observation. Ils ont développé une technologie qui permet de lancer des ballons à haute altitude pour surveiller et aider à combattre les incendies de forêt. Le gouvernement du Canada leur a fourni un financement avec son programme utiliTerre),
  • Geosapiens (Siège à Québec. Des solutions innovantes pour une meilleure connaissance et gestion des risques d’inondation),
  • NorthStar Ciel et Terre (Siège à Montréal. NorthStar cherche à donner à l’humanité les moyens de préserver notre planète grâce à une plateforme unique d’informations et de renseignements sur l’espace et la Terre utilisant des capteurs spatiaux. Ils ont développé un prototype de système d’observation de la Terre pour la surveillance des environnements côtiers et maritimes visant notamment la détection de la pollution maritime, le suivi de l’état des glaces et les écosystèmes côtiers),
  • MDA (Siège à Brompton, Ontario et bureau à Montréal. Partenaire de mission spatiale internationale et un pionnier de la robotique, des systèmes satellitaires et du renseignement géospatial. C’est le fabriquant du Canadarm, le bras robotisé de la Station Spatiale Internationale),
  • SpaceBridge (Siège à Montréal. Un fournisseur établi et un leader du marché mondial de la technologie des systèmes de communication par satellite à large bande).

Le spatial se structure au Canada

Numana précise dans ce rapport que « l’Espace 4.0 revendique son plein statut de secteur innovant ». Historiquement, le secteur spatial était inclus dans la même catégorie que l’aéronautique (aérospatial) mais « ces deux secteurs arborent des réalités et des champs d’activités bien différents ».

Plusieurs entreprises viennent d’ailleurs de rejoindre une nouvelle organisation appelée « Espace Canada ». Parmi les co-fondatrices, certaines ont participé au rapport « Espace 4.0 » de Numana: GHGSat, NorthStar Ciel et Terre, MDA, SpaceBridge.

L’écosystème québécois « Espace 4.0 » doit aussi se structurer

On voit donc que le Québec compte déjà des entreprises en pointe dans l’ Espace 4.0. Mais selon les auteurs du rapport il lui reste encore à structurer son écosystème pour pouvoir tirer pleinement parti des opportunités autour des données spatiales.

Le comité « Espace 4.0 » a donc 3 recommandations :

1- Promouvoir l’utilisation des données spatiales comme catalyseur d’innovation supporté par l’intelligence artificielle et la science des données.

2- Favoriser le développement d’applications et la commercialisation par le biais de l’entrepreneuriat numérique et de la création de ponts entre les intervenants.

3- Agir de façon exemplaire : Le Québec comme premier client des innovations d’ici, pour son territoire et une économie plus compétitive, plus durable et plus résiliente.

Pour télécharger le rapport Espace 4.0 : https://numana.tech/publications/?categories-publications=etudes

Prochain rendez-vous Espace 4.0

La thématique Espace 4.0 sera à l’honneur le 16 juin prochain lors d’un grand évènement Numana : « Humanitek – technologies émergentes pour le Québec de demain ».

Prochain évènement Numana Humanitek Espace 4.0

Pour connaître les différents chantiers de Numana (quantique, santé, technologies vertes, bâtiment empathique et Espace 4.0), notre article « Compte-rendu : 15ème Assemblée générale de Numana et lancement de Symbiotiq le hub des technologies du Québec ».

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