Laboratoire d'innovation Innovation et productivité Management et innovation : les généralistes ont beaucoup de valeur
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Management et innovation : les généralistes ont beaucoup de valeur

par Inyulface Lab

Nous relayons un avis d’expert publié par Jorge Barba, un entrepreneur qui partage sa vie entre la Californie et le Mexique, CEO de The Big Bang Group. Il y explique la valeur d’une démarche de généraliste alors que le monde des entreprises et le secteur de l’éducation poussent plutôt les gens à la spécialisation. Son texte éclaire les facteurs humains et organisationnels qui impactent l’innovation et la transformation numérique.

Un monde qui pousse à la spécialisation

Un grand nombre des personnes les plus influentes, tant contemporaines qu’historiques, ont été des généralistes : Elon Musk, Steve Jobs, Richard Feynman, Ben Franklin, Thomas Edison, Léonard de Vinci et Marie Curie, pour n’en citer que quelques-uns. On pourrait penser que les écoles et les organisations feraient davantage pour « attirer et valoriser » les généralistes, mais ce n’est pas le cas !

Bien qu’Internet ait rendu le savoir accessible à tous, le monde célèbre et récompense la spécialisation ; l’éducation elle-même est optimisée pour la spécialisation. Les employeurs examinent le curriculum vitae d’une personne pour s’assurer qu’elle est compétente pour le poste à pourvoir, et la règle générale est la suivante : « plus vous êtes expérimenté, mieux c’est ».

L’innovation a de nombreux ennemis, l’un d’entre eux étant l’expertise. Les généralistes sont des innovateurs, tout comme les spécialistes. Mais les spécialistes, s’ils deviennent dogmatiques, deviennent prisonniers de leurs propres connaissances et expériences. « Ce que vous savez limite ce que vous pouvez imaginer », si vous le laissez faire. C’est là que les généralistes interviennent…

Quelle est la valeur des généralistes ?

Les généralistes sont des mini-spécialistes, et sont très souvent sous-utilisés, sous-évalués dans les organisations parce qu’ « ils sont partout ». Dans le monde de l’entreprise, la plupart des organisations ne savent pas quoi faire des généralistes ; mais les généralistes changent la donne pour les organisations qui savent comment les libérer ! Les organisations qui se contentent de stagner et de jouer pour ne pas perdre ne devraient pas embaucher de généralistes.

David Epstein s’est plongé dans la valeur des généralistes dans son livre « Range : Why Generalists Triumph in a Specialized World ». Il y explique que les généralistes :

  1. Peuvent dépasser les spécialistes par la suite, même s’ils commencent plus lentement.
  2. Utilisent différents muscles. (Leurs connaissances plus variées, interdisciplinaires, leur permettent aussi d’intégrer les informations avec un spectre large, et de comprendre comment fonctionne le monde).
  3. Essayent plusieurs approches pour trouver la bonne adéquation. (Ils peuvent aussi s’adapter au changement et plus facilement changer de carrière).
  4. Disposent d’une meilleure boîte à outils pour résoudre les problèmes.
  5. Se concentrent sur la narration et peuvent être des candidats plus forts. (NDLR: cette idée de « narration » est à relier à l’importance de pouvoir raconter une histoire, expliquer un contexte. Par exemple pour faire du « storytelling » autour des données ou pour créer l’engagement autour d’un projet)
  6. S’adaptent mieux grâce à un ensemble plus large de compétences.

Alors lequel est le meilleur ? Le généraliste ou le spécialiste ?

Les personnes qui se trouvent au plus haut niveau de l’entreprise deviennent des généralistes parce que leur travail les oblige à avoir une perspective plus large. Le problème, c’est que tout le monde commence par être un spécialiste, parce que c’est ce pourquoi ils sont embauchés. Les organisations établies qui engagent des généralistes le font parce qu’elles valorisent l’innovation, le changement et la transformation.

Jorge Barba raconte ainsi avoir dit à un MBA de Harvard, au parcours très spécialisé : « Je suis ici pour transformer, vous êtes ici pour maintenir ». Ce qui résume bien l’opposition entre spécialistes et généralistes, lorsque les spécialistes ne peuvent pas se débrouiller seuls et s’en tiennent à « ce qu’ils savent ».

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